Polyglossie

Calligraphie chinoise et japonaise - Humeurs d'un polyglotte

mercredi, novembre 08, 2006

Quand ça va mal...

Le pinceau m'a trahi. Il tremblait obstinément, il grattait le papier et refusait de me laisser quelque répit. Mon bras nerveux retombait, désolé et impuissant. Je n'avais plus de fièvre mais mes longs soupirs de fatigue me pesaient. Le moindre rhûme transforme le pinceau en ingrate touffe de poils informe. Je m'en veux d'autant plus que ceci fait suite à deux autres semaines de vacances loins des pinceaux. Je n'ai rien calligraphié de montrable ici depuis près d'un mois.

Qu'il est têtu, ce pinceau ! C'est comme s'il ne me reconnaissait plus. Il a l'air de se refuser à moi comme un animal capricieux. Je le regarde avec méfiance et je tatonne comme un débutant. L'encre est lourde, les mouvements anguleux. Il est trop tard : j'ai délaissé la calligraphie trop longtemps. Je suis prêt à payer le prix de mon erreur, il le faut. Gentiment, mon professeur me demanda hier si ma grippe me faisait encore souffrir. Elle n'osait pas me dire trop d'horreurs sur mes exercices, je suppose. Je me contentai de reprendre encore et encore les pauvres carractères du jour sous son regard un peu déçu, sachant qu'il me faudrais les recopier encore et encore avant le prochian cours.

C'est ma première période de faiblesse. J'en suis tout étonné, sans doute me pensais-je plus malin que les autres. J'ai reppris un certain rythme d'exercice, même si le manque de temps et la fatigue d'une grippe qui n'en finit pas semblent décidés à me décourager pour de bon, j'aime trop mes moments de calligraphie pour en faire le deuil. Je ne sais pas encore comment j'y arriverai, mais mon pinceau finira par me pardonner.