De l'eau
Il m'arrive de me vanter d'avoir tué un cactus. Je devrais avoir honte, je sais. Suite à cet exploi, j'ai assez de bon sens pour ne pas m'approcher des plantes vertes, on n'est jamais trop prudent. Certains disent que j'ai trop donné d'eau à mon cactus, d'autres que je l'ai au contraire asséché, et d'autres encore que l'arrosage était à contre-saison. Ces débats d'experts autour de feu mon cactus m'ont plié de rire. Le plus sérieusement du monde, une simple tige épineuse faisait l'objet de savantes dissertations comme à un grand oral de thèse sur les plus précieux bonsaï. Quoi que...
La légèreté avec laquelle je traite le règne végétal cache une profonde admiration pour cette rencunière verdure. Mon goût de l'esthétique minimaliste m'ayant amené jusqu'au Japon, je dois avouer ma totale incrédulité devant les sculptures végétales qui s'exposent dans le moindre pot et au moindre coin de jardin. Apprivoiser la plante au point qu'elle vous survive et l'arbre au point qu'il se love dans un minuscule pot - voila qui dépasse mon entendement. Et pourtant, les arbres miniatures m'attirent comme autant d'oeuvres d'art. Je les observe, les scrute, les intérroge sans jamais approcher leur secret. Jusqu'à ce que je commence la calligraphie.


Regardez bien ce bonsaï, il a la même composition, le même équilibre asymétrique, la même assise puissante dans la terre, la même fluidité dans l'air, la même énergie forte et apaisée. La nature entière dans un pot comme sur le rectangle de papier.
1 Comments:
Bingo, le temps d'attente est long mais ça a l'air de fonctionner...
Je t'ai inscrit dans les destinations d'escale du Kaïkan.
C'est un plaisir tes partages sur la calligraphie et je sens que ce n'est qu'un début...
Belle journée à toi, Elie...
Enregistrer un commentaire
<< Home