Polyglossie

Calligraphie chinoise et japonaise - Humeurs d'un polyglotte

dimanche, août 03, 2008

Tsukubai de Ryoanji


吾唯知足
ware tada taru wo shiru
wú wéi zhī zú
Au temple de Ryoanji, à Kyoto, le célèbre jardin sec attire les touristes du monde entier, japonais compris. Mais à l'arrière du petit bâtiment de bois, le jardin humide garde en son sein l'autre célébrité du lieu : un petit tsukubai de pierre gravé de ces quatre caractères et dont le radical central, en forme de carré et commun à ces caractères, est creusé pour contenir l'eau des ablutions rituelles.
Les traductions sont multiples, elles commentent toutes à leur façon le bouddhisme zen. Ce que j'y vois, personnellement, c'est un lien intime essentiel entre la soif de connaissance de chacun et la futilité de se perdre dans une idolâtrie du savoir intellectuel. La spiritualité telle que la comprend le zen est de l'ordre de l'intuition, elle se suffit à elle-même. Je n'y vois pas de rejet des livres et de la culture, plutôt un bon ordre où les livres sont à leur place, et les zabuton à la leur.