Exception
例外正证实了规律
L'exception confirme la règle.
Encore un proverbe sans grand intérêt sémantique. Mais la diversité des caractères qui le compose m'attire. Je les étire toujours un peu, mais ils ne sont pas trop trapus. C'est du chinois simplifié, mais sans énorme différence avec le traditionnel. Les quelques traits gagnés sont autant de vide à modeler soigneusement par les traits restants. En fait, cela peut s'avérer plus difficile qu'un carré bien rempli où il y a juste la place pour tous les traits. La responsabilité de la composition du caractère est d'autant plus grande que les traits sont peu nombreux. Le blanc, le vide... les formes qui se détachent sur le fond sont des silhouettes qu'il faut savoir rendre douces et équilibrées. Ce que l'on ne trace pas, voila le but de la calligraphie au même titre que ce que l'on trace.
Je suis allé un peu vite, l'épaisseur des traits n'est pas assez contrôlée, mais je ne suis pas si mécontent. Je répète sûrement des erreurs que je ne vois même pas, mais je montrerai ces dernières chinoiseries à ma prof, elle me dira où j'aurais dû faire plus attention. Elle a la délicieuse manie de dire qu'un caractère est difficile quand je le trace mal. Elle me donne l'impression que ce n'est jamais de ma faute si mon exercice est médiocre, elle blâme toujours la nécessité de s'exercer longuement. Ainsi, elle dit que ce que je fais n'est pas si mal compte tenu de l'effort, et que ce n'est laid que dans l'absolu. Drôle de façon de mêler la critique et la compassion.
7 Comments:
Les commentaires de ta prof me semblent typiques des Asiatiques qui veulent éviter de faire perdre la face à leur interlocuteur. Officiellement ce n'est jamais de ta faute, ce sont les circonstances extérieures, mais à toi d'en tirer les conclusions qui s'imposent ;-)
Et oui, j'ai assez vite compris que "c'est difficile" signifie "il est nul ton caractère" :-D
Lors d'une conversation (dans le réel), j'ai ressenti un grand doute. Nous utilisons souvent des arguments sans avoir besoin de les démontrer (ex: les USA sont la plus grande démocratie dans le monde,...), sans nous poser la question: "est-ce vrai ?" ou " d'où tiens-je cela ?".
Alors, voilà, je me demande si le souci des "asiatiques" d'éviter de faire perdre la face à leur interlocuteur est bien une "vrai vérité" ou bien un lieu commun qu'on ne remet plus en question.
D'après mes discussions avec des Thaïs et des Chinois, cette notion de "ne pas perdre la face" est bien réelle. Non ne veut pas forcément dire non, et oui ne veut pas forcément dire oui non plus... Quand ils doivent contredire une personne, ou émettre un avis contraire (ce qu'ils évitent dans la mesure du possible), ils vont passer par toutes sortes de subterfuges, espérant que l'autre comprendra sans qu'ils aient besoin de lancer la vérité directement
Mon expérience avec les Thaïs m'a convaincu de la réalité de leur phobie du "non". A tel point que la réponse répend plus de la façon dont on demande que du sens réel de l'intérrogation. Du coup, je ne demande plus rien, j'agis. Et ils réagissent en conséquence si ça les dérange.
Exemple : weekend entre amis, mélange helvético-thaï. Les Suisses veulent aller marcher dans la montagne dans l'après midi. Inutile de demander aux Thaïs s'ils ont envie de venir ou pas. Il suffit de leur dire à quelle heure on part, et s'ils sont à l'heure, c'est qu'ils ont envie. S'ils n'ont pas envie, on peut compter sur eux pour avoir une raison en béton d'arriver en retard, partant du principe qu'un Suisse, ça part toujours à l'heure. Moralité : ne jamais attendre un Thaï en retard.
Certes, mais en quoi ce "non" fait-il perdre la face à son interlocuteur ? N'est-ce pas plutôt une façon de se protéger soi-même contre un retour de bâton (plus ou moins hiérachique) ?
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