Polyglossie

Calligraphie chinoise et japonaise - Humeurs d'un polyglotte

samedi, mars 03, 2007

Marcher


歩 - aruku, marcher

Avancer, toujours avancer, marcher et continuer, on vit, on vit toujours, on ne fait que vivre, tout continue toujours. Alors chacun marche, à son rythme, et fait sa vie. On se croit accompagné, même aidé, et parfois l'est-on peut-être. Mais c'est marcher qui compte, car c'est la vie qui compte. C'est pourquoi j'ai isolé ce caractère de la formule du texte du Mumonkan 乾坤独歩 : Dans l'univers, on marche seul.


Le but du voyage m'indifère, je ne veux ni ciel ni terre. Je marche, c'est tout. Et quand bien même des compagnons de marche me suivraient ou me précèderaient, nous ne marchons que par nous-mêmes, chacun sur nos jambes. Et il est important de ne pas oublier ses jambes, car même si nos amis nous aident, ce sont nos jambes qui nous portent. Alors marchons.
Le poème entier d'où est tiré cette formule et cette réflexion, en caractères traditionnels (anciens) :
大道無門 Le Grand Chemin n'a pas de porte,
千差有路 Des miliers de routes différentes y mènent.
透得此關 Quand on passe cette borne,
乾坤獨歩 Dans l'univers, on marche seul.

3 Comments:

At 09:32, Anonymous Anonyme said...

"quand on passe cette borne" : comment comprendre ça ? la mort ? la borne entre les êtres qui fait que l'autre n'est pas soi ?

 
At 14:29, Blogger ElieDeLeuze said...

Je ne suis pas un spécialiste de l'interprétation des textes bouddhistes, mais je pense qu'il s'agit non seulement de la mort mais de toute action et toute circonstance qui jalonnent notre vie.
La traduction "borne" est personnelle et surement fautive d'un point de vue religieux. Le mot chinois signifie "point de contrôle frontalier, fermer, un moment clef".

 
At 10:37, Anonymous Anonyme said...

Merci, Elie.

 

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