Polyglossie

Calligraphie chinoise et japonaise - Humeurs d'un polyglotte

lundi, mai 12, 2008

Tolérance-3




yô, róng - tolérer, pardonner, contenir



Ce caractère composé en courante essentiellement de points (pas moins de neuf points !), de deux traits yin et d'une seul trait yang est une leçon d'étymologie philosophique à lui tout seul. Sa composition est interprétée généralement comme une maison prête à recevoir le contenant. Le sens premier est donc contenir, pour un récipiant. Ainsi, être tolérent et pardonner signifie accueillir l'autre, l'accepter et le faire entrer.


Mais une étymologie populaire remarque 谷 sous le toit, qui signifie vallée. Or, la vallée est ouverte à toutes les pluies, les accueille et les conduit vers la plaine. La vallée n'a pas le choix, elle recueille la pluie, s'ouvre à elle comme on ouvre son coeur. C'est ainsi que coule l'humanité en nous, que l'on apprend la tolérance : nous sommes la vallée des autres.


Dans la langue courante, le mot pour tolérance est le composé des deux caractères 寛容 - ci-contre en régulière, à titre d'illustration.

dimanche, mai 11, 2008

Tolérance-2

En gyôsho, xingshu, le tracé reste lisible, chaque trait reste identifiable, on se contente de lier les traits et de marquer les accents afin de fluidifier et dynamiser le tracé. L'impression générale doit être l'équilibre et la légèreté, avec force et assurance. Cela doit se voir.




Mais on peut varier à l'infini les formes pour interpréter l'élégance, la douceur, ou au contraire la spontanéité crue, la force pure. Il n'y a pas de critère analytique dont on ferait une liste. On pose un regard global, ou tout correspond avec tout. La forme allongée ou carrée, majestueuse ou modeste, large ou éffilée... tout est possible tant que l'équilibre intrinsèque du caractère est intact et son élégance est révélée.

samedi, mai 10, 2008

Tolérance-1

hiroi, kuāi - ouvert, tolérant

Toit assez large, qu'une gazelle peut y entrer. La largeur du coeur, pour y mettre les gazelles de la vie, avoir et faire de la place pour ceux qui fuient. Le caractère est ancien, composé par les lettrés au moment de la normalisation du petit sigillaire. Le tracé n'a plus vraiment évolué, malgré les quelques variantes qui alternent avec ce caractère qui a donné le hanzi moderne.

dimanche, mai 04, 2008

Vent

kaze - vent

La fouge est intérieure, la violence est contenue, mais elles se réalisent en un geste sûr et puissant. Dans l'espace intérieur du caractère, c'est l'énergie de la fluidité de l'air qu'il faut capter, et simplement diriger dans l'espace pour le faire aboutir à l'ouverture vers l'extérieur. L'élément 虫 était à l'origine un serpent, mais a pris le sens d'insecte. Dans le vent, l'insecte matérialise le mouvement de la force vitale. Ce graphisme se prête bien à un geste qui virevolte dans l'air pour matérialiser l'énergie.