Polyglossie

Calligraphie chinoise et japonaise - Humeurs d'un polyglotte

mardi, octobre 30, 2007

Souffle de vertu

zen, shàn - le Bien

De l'apparente contradiction entre la droiture de la vertu et les méandres de la condition humaine nait l'harmonie de ce caractère en courante gyôsho/xingshu, où la souplesse naturelle du souffle se love autour d'un colonne vertébrale droite de vertu. Ceci est une interprétation personnelle, je n'ai pas recopié de modèle, je suis donc incapable de vous dire ce que vaut ce tracé, mais c'est ce que j'ai pu faire de mieux pour exprimer cette douce contradiction. Sans doute les lecteurs de ce billet me pardonneront de recourir à du papier quadrié, le seul qui me reste. Ce hasard permet de visualiser l'axe central et le point de gravité sur lesquels le caractère se construit. J'ai choisi ce caractère comme prénom chinois, sans doute suis-je un peu idéaliste.

lundi, octobre 29, 2007

L'autre zen

zen, shàn - le Bien

Faire le bien, pour un bouddhiste, c'est surtout s'occuper de bien être soi. Les actes bons sont ceux qui rapprochent du détachement libérateur, aussi modeste soi le pas en avant. J'aime ce sens de la responsabilité, de l'honnèteté et de modestie. On ne peut pas tout faire bien directement, ce qui compte c'est le processus, le devenir. Mais cela concerne chacun d'entre nous, face à soi-même. Il n'y a d'autre mesure de la bonté de nos actes que la vérité nue que nous connaissons en nous-même. A chacun d'y faire face.

dimanche, octobre 28, 2007

Sérénité

shizuka, jìng - calme, sérénité


Les études préalables, c'est bien - l'aboutissement, c'est mieux. Il faut savoir s'imprégner du mouvement, l'intérioriser, en faire un réflexe avant de l'interpréter dans la spontanéité de la cursive sôsho/caoshu. Le calligraphe ne prend pas possession de la forme, il se laisse prendre par elle. L'essence du caractère se sert du pinceau pour se révéler sur la feuille. Celui qui essaierait d'emprisonner le caractère dans son esprit verrait l' "unique trait du pinceau" lui échapper. Les vieux Chinois traçaient pendant des heures dans du sable ou simplement en l'air avec le doigt, avant de calligraphier vraiment. La préparation se modernise, je prends mon marqueur ou je trace au pinceau sec. Il existe même des pierres naturelles qui, comme des ardoises, révèlent le tracé à l'eau claire, sans encre, que l'air efface en séchant la surface.

Le tracé cursif lie les traits, mais sans nécessairement les reprendre tous. Suggérer une forme normalisée suffit, inutile de s'embrouiller dans d'interminables croisements. Pour visualiser la simplification opérée, j'ai retracé le caractère 静 en régulière kaisho/kaishu, mais en ne gardant que les traits du tracé cursif. Les simplificateurs chinois se sont inspirés de cette technique ancestrale, et on voit ici ce que cela aurait donné s'ils avaient décidé de simplifier ce caractère également.

vendredi, octobre 26, 2007

Calme

shizuka, jìng - calme

Pour une fois, j'ai triché un peu. Ceci n'est pas une calligraphie au pinceau, mais une étude préalable au marqueur. Ce caractère est magnifique, profond et touchant. On peut y voir du bouddhisme ou du tao autant qu'on veut, ou simplement un peu d'introspection. J'ai la faiblesse de penser qu'il vaut mieux un bon tracé au marqueur qu'un mauvais coup de pinceau. Alors en attendant que je sois capable de faire un 静 présentable au pinceau comme pour une vraie calligraphie, j'aime autant vous faire profiter de cette modeste étude.

mercredi, octobre 24, 2007

Lié et délié

Pour lier les tracés cursifs, il faut parfois faire des concessions sur l'ordre des traits, et faire preuve d'une certaine imagination. Le caractère 花 en est un exemple assez impressionant. Le résultat est à gauche, et j'ai décomposé l'ordre des traits à droite pour mieux se rendre compte.




Pour obtenir un beau 花 en régulière, kaisho/kaishu, il faut tracer les traits dans cet ordre. J'avoue que c'est ici la simplification japonaise, mais cela ne change rien pour la suite. Il est important de constater que les règles classiques comme haut avant bas, gauche avant droite, sont des règles de kaisho/kaishu. Il y a sept traits, et on fini par un crochet vers le haut.





Pour tracer 花 en cursive, sôsho/caoshu, il faut par contre revoir complètement la construction du caractère. On imagine les traits de base du caractère dans un ordre différent, en les liant et sans les isolé dans la réalisation. Le nombre de méandres n'est pas arbitraire, on peut suivre mentalement l'enchainement des mouvements suggérant les traits. Seulement on se retrouverait à la fin avec un trait vertical court à gauche. Il faut alors rééquilibrer le caractère en rajoutant un point final à droite. Ainsi, le 花 cursif est aérien, harmonieux.

lundi, octobre 22, 2007

Au creux de la main

明珠在掌 míng zhū zài zhǎng / mei ju zai jô
Lumière et joyau sont dans le creux de la main



明 signifie la lumière et la connaissance, 珠 est aussi un joyau précieux pour représenter la prospérité. Et ils se trouvent, 在, dans la paume de la main, 掌. Pas la peine de faire le tour du monde et de gravir les plus hauts sommets si l'on ne regarde pas juste sous son nez le bonheur qui nous appartient déjà. On passerait alors à côté ce bonheur simple, modeste et profond. On pourrait aussi dire que le bonheur est dans le pré...

mercredi, octobre 17, 2007

Mon sceau chinois

戴善 - dài .shàn , "couronné, vertueux" mon nom chinois.


C'est le grand jour! Grace au webmestre de Teamasters qui habite à Taïwan, j'ai enfin mon sceau chinois personnel. Je ne le remercirai jamais assez d'avoir eu la gentillesse, non seulement de s'occuper de sceau, mais de trouver un Maitre artisan qui les fait à la main. Le choix des caractère me revient, mais les graphies choisies par ce Maitre sont d'une grande finesse. Le sceau complète la calligraphie, c'est la véritable signature.